EMC2 mise sur la vente de crédits carbone
EMC2 s’est engagée dans le dispositif « Bon diagnostic carbone » et s’est associée à d’autres coops pour lancer une structure de commercialisation de crédits carbone avec l’union InVivo.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
« Dans le cadre du dispositif “Bon diagnostic carbone”, qui fait partie du plan France Relance, nous avons répondu à un appel d’offres de l’Ademe, explique Mathias Sexe, directeur agronomie et développement chez EMC2. Des démarches étaient déjà engagées en élevage avec certains fournisseurs, mais pas encore en productions végétales, même si l’évolution des pratiques était déjà en œuvre. »
55 diagnostics
À ce stade, EMC2 a obtenu 50 « Bons diagnostics carbone » sur les 80 demandés, en plus des cinq diagnostics financés par le projet Carbon Think, propre à la Région Grand Est. Le dispositif « Bon diagnostic carbone » finance 90 % du coût de chaque dossier estimé à 2 100 €. Les 10 % restants sont à la charge de l’agriculteur. « Pour chaque dossier, poursuit-il, il faut compter 500 € d’analyse de sol et d’utilisation du logiciel Carbon Extract d’Agrosolutions et environ cinq jours de temps passé par nos collaborateurs. Au final, nous dépassons les 2 100 €. Le surcoût est à la charge de la coopérative. » Cinq collaborateurs sont impliqués de façon opérationnelle dans ce projet après avoir été formés à l’utilisation du logiciel.
Un plan d’actions sur 5 ans
La réalisation du diagnostic pour établir un point zéro des émissions de GES et du stockage de carbone de l’exploitation sur les trois dernières années prend au minimum une journée en grandes cultures et jusqu’à deux jours en présence d’élevage. « Quand on parle de carbone stocké ou non émis, on parle de CO2 et d’équivalent CO2 (l’azote minéral est converti en équivalent CO2) ». Les 55 diagnostics, dont 28 en grandes cultures, ont été réalisés sur les exercices 2021-2022 et 2022-2023.
Une fois les données saisies dans Carbon Extract, le conseiller coconstruit avec l’agriculteur un projet d’exploitation sur cinq ans. Le logiciel permet des simulations technico-économiques en agissant sur plusieurs leviers (implantation de couverts, amélioration de la conduite de l’interculture, implantation de légumineuses ou de cultures moins consommatrices d’azote, changement de formes d’azote…). « Les deux premiers leviers font partie des préconisations de 60 % des projets. »
Un contrat tripartite
L’agriculteur peut s’arrêter à ce stade s’il estime, par exemple, que les tonnes de carbone potentiellement stocké ne sont pas suffisantes au regard des investissements. « En grandes cultures, stocker 0,6 à 0,7 t/ha/an de carbone est un objectif réaliste. » Au final, seuls 29 se sont engagés à mettre en œuvre leur plan d’actions par un contrat tripartite (agriculteur-EMC2-Carbon & Co). « Nous aimerions avoir un prédiagnostic rapide pour ensuite faire le diagnostic complet seulement pour ceux qui souhaitent s’engager, vu le temps que cela demande. » Les 29 agriculteurs sont accompagnés individuellement ou en groupe (avec des journées spécifiques, par exemple) pour les aider dans l’application du plan d’actions.
Chaque année, le bilan du carbone stocké sera réalisé, avec à la clé un acompte de 50 % sur la vente à venir des crédits carbone. « 35 €/t est l’objectif minimum que nous nous sommes fixé pour rémunérer les agriculteurs. En dessous, ce n’est pas suffisant pour les motiver dans la mesure où implanter et gérer un couvert coûte près de 100 €/ha. Si le couvert stocke 1,5 t/ha de carbone, l’agriculteur pourra récupérer 52 €/ha, soit la moitié de son investissement. »
Pour accéder à l'ensembles nos offres :